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SENSIBILISATION & DROITS

REFORME DU BRAILLE

I : QU’EST-CE QUE LE BRAILLE ? 

 
Pour des aveugles ou mal voyants, l’un des outils de lecture est le BRAILLE. Par le toucher de la première phalange des index, le déficient visuel découvre des points en relief qui vont correspondre, s’il les a appris, aux codes l’écriture. Ainsi, pour découvrir les lettres et ponctuations, les chiffres et symboles mathématiques, les codes musicaux ou autres, il existe des tableaux de codifications, mais tous ne sont pas universels car chaque langue écrite a ses particularités. Toutefois, on tente de les uniformiser, d’où certaines réformes.

Si le déficient visuel lit en touchant de gauche à droite, il n’est pas rare de le voir écrire de droite à gauche, lorsqu’il utilise une tablette et un poinçon. En effet, il perce, à l’aide d’une pointe recouverte d’un petit manche en bois, des trous dans une feuille épaisse. Celle-ci est posée dans une plaquette dont il actionne une grille pour changer de ligne. Une fois remplie, il sort sa feuille et la retourne : hé oui, on lit les bosses et pas les trous ! D’autres outils existent pour écrire le braille sans avoir à changer de sens d’écriture et donc sans avoir à faire cette gymnastique intellectuelle. Il existe les machines mécaniques PERKINS très bruyantes et lourdes mais, depuis les années 1990, les outils informatiques à clavier braille viennent apporter un certain confort d’utilisation pour le déficient visuel brailliste.

Chaque caractère braille se compose de combinaisons utilisant jusqu’à 6 points, sauf dans la transcription de l’informatique sur des plages tactiles, où il en faut 8. Ainsi 63 combinaisons sur un même ensemble de 6 points donnent les caractères pour lire le texte intégral, mais par des assemblages de symboles, on peut créer des codes d’abrégé et même une écriture sténo.

Les points d’un caractère sont disposés en deux colonnes avec, dans le sens de lecture de haut en bas à gauche les points 1, 2, 3 et à droite 4, 5, 6 ; pour l’informatique, en bas à gauche le point 7 et à droite le point 8.



Elisabeth, bénévole non-voyante, lit un document en braille.


II : RAPPELS HISTORIQUES


Au 19ème siècle, le jeune LOUIS BRAILLE, devenu aveugle à 5 ans, invente une nouvelle codification au système du militaire CHARLES BARBIER DE LA SERRE, qui avait créé un code tactile pour communiquer dans le noir avec ses soldats. Durant la seconde moitié du 20ème siècle, l’écriture braille est passée par plusieurs réformes. On  souhaitait qu’elle ressemblât le plus possible, dans sa forme calligraphique, au scripte des personnes valides, appelée « l’écriture en noir », ainsi nommée à cause de certaines traces d’encre que laissaient les caractères d’imprimerie.

Le 7 juin 2001, à Casablanca, l'Union Francophone des Aveugles (UFA), fait signer un Accord de coopération pour une uniformisation du braille français, à des représentants de l'Afrique, de la Belgique, de la France, du Québec et de la Suisse. Après quatre années de travail, le groupe d'experts est parvenu à rédiger un "Code de transcription en braille des textes imprimés" désormais commun à tous les pays francophones.

En 2003, des tests de ces modifications furent effectués sur plus de 2000 lecteurs du braille, aussi bien particuliers que professionnels. Le 5 décembre 2005, la Commission Évolution du Braille français a adopté à l'unanimité le nouveau Code de transcription en braille des textes imprimés.

En septembre 2007, aura eu lieu la mise en application de cette réforme, généralisée au plan national pour les professionnels et les producteurs du braille dans les domaines scolaires et associatifs. Les étapes suivantes concerneront le code braille informatique et l'étude d'une réforme éventuelle de l'abrégé.


III : SYNTHESE DES MODIFICATIONS APPORTEES AU BRAILLE FRANCAIS


Chaque symbole braille possède une valeur typographique unique, qu'il s'agisse d'un contexte littéraire, informatique ou mathématique, en braille six ou huit points, ce qui supprime les ambiguïtés qui surgissaient dans la transcription automatisée ou le "désabrègement".

La combinaison des points suivants signifie :
2-5-6 pour le point
le point 3 pour l’apostrophe
3-4 pour la barre oblique
3-4-5 pour l’Arobase
le point 4 pour l’Indicateur d'exposant
le point 6 pour le Modificateur mathématique
les neuf premiers caractères de la quatrième série (dits code ANTOINE) pour les chiffres de un à neuf, par exemple
1-6 pour le chiffre 1 etc.
3-4-5-6 pour le chiffre 0

On note que cette méthode d’écriture des chiffres est déjà utilisée, depuis plus de quatre décennies, dans les écoles françaises de déficients visuels et qu’elle a donc fait ses preuves. A l’exception du code musical, les chiffres s’écrivent donc à l’aide des neufs premières lettres, auxquelles s’ajoute le point 6.
5-6 pour l’Indicateur de valeur de base
le point 5 pour le Modificateur 2 ; il sert lorsqu’on coupe, par exemple, une adresse informatique ou :
la combinaison des points 5 puis 1-3-5 pour transcrire le symbole de Degré
les points 5 puis 3-5 pour l’Astérisque
les points 5 puis 3-4-5-6 pour le symbole Dièse
les points 5 puis 3-4-6 pour le symbole de Pourcentage
4-5 pour le Modificateur 1 ; il sert, entre autre, dans un symbole composé, pour indiquer une valeur monétaire, par exemple
les points 4-5 puis 1-5 pour le symbole Euro

Tableau des caractères les plus utilisés :


Pour toute explication concernant ces symboles ou pour connaître les autres signes, se reporter au Code de transcription des textes imprimés, disponible à l'AVH, ainsi que sur : www.avh.asso.fr (rubrique Système braille) et www.inja.fr

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